La hanche est une articulation majeure de l'organisme, reliant le membre inférieur au bassin. Elle supporte tout le poids du tronc de la tête et des membres supérieurs et son usure peut être rapide. Les activités sportives peuvent entrainer une usure précoce de la hanche (arthrose). Le cartilage est l'élément le plus fragile et celui qui s'use le plus vite entrainant des douleurs à la marche puis la nuit (douleurs inflammatoires).
Le traitement de ces douleurs et de la limitation de la mobilité (raideur) lorsque les traitements médicaux ne sont plus efficaces consiste à poser une Prothèse Totale de Hanche (PTH) L'articulation de la hanche a été une des première à bénéficier des prothèses totale car elle est simple sur le plan mécanique: une sphère pleine (tête fémorale) tournant dans une sphère creuse (cotyle).
Signes
Au début il s'agit souvent d'une douleur inguinale, à l'effort pouvant entrainer une boiterie et une limitation de la mobilité. Puis les douleurs s'accentuent surviennent la nuit et limitent l'activité physique. Cela survient dans certaines circonstances, l'utilisation des escaliers, la position assise prolongée, la conduite d'une voiture… Parfois la douleur est à distance de la hanche, au niveau lombaire ou au genou et retarde le diagnostic.
Diagnostic
Le diagnostic est fait le plus souvent par le médecin généraliste qui dépiste une raideur et fait pratiquer des radiographies. L'espace articulaire (interligne) est aminci, il existe une déformation de la tête fémorale et des ostéophytes (bec de perroquets).
Un traitement médical (antalgiques, anti inflammatoires) est institué associé à un réduction de l'activité et une orientation vers des activités protégeant l'articulation (natation, bicyclette). Quelque fois une visco supplémentation injection d'acide Hyaluronique dans l'articulation) peut être envisagée mais rarement efficace.
Au bout d'un certains temps (très variable) la chirurgie reste la seule possibilité de soulager le patient et il faut faire une Prothèse Totale.
Traitement
Il s'agit d'une intervention visant à remplacer les deux surfaces articulaires en contact. Du coté fémoral par une tige (métallique) recouverte d'une tête (en céramique ou en métal). Du coté cotyloïdien (bassin), par une cupule (hémi sphère creuse) en métal ou en polyéthylène parfois. Ces implants sont impactés dans l'os avec ou sans ciment. Entre les deux on interpose un insert de glissement (en polyéthylène ou en céramique).
C’est une intervention très courante, qui dure aux alentours d’une heure et nécessite une hospitalisation très courte ou peut même être réalisée en chirurgie ambulatoire car le patient peut marcher immédiatement.
Qu'est ce que la chirurgie mini invasive ?
Au fur et a mesure des progrès biomécaniques sur les prothèses que chirurgicaux sur les techniques opératoires, les chirurgiens ont pu diminuer la longueur des incisions. Mais cela ne doit jamais se faire au prix d'un délabrement profond (invisible cliniquement) beaucoup plus grave. L'important est donc ce qui a été fait sous la cicatrice cutané et non la cicatrice elle même. Il ne faut pas confondre: mini invasif (peu ou pas de délabrement) avec mini incision (petite ouverture cutanée apparente)
Prothèses à double mobilité
La double mobilité est un concept mécanique appliqué aux PTH à la fin des années 70, mises à l'honneur par Gilles Bousquet à Saint Etienne. L'originalité de ce système tient à ce que l'insert de polyéthylène n' est plus fixé à la prothèse acétabulaire mais reste libre entre la tête fémorale et le cotyle.
Une prothèse totale de hanche est composée de 4 éléments distincts (figure 1): une tige fémorale (en métal) une tête fémorale (en acier ou en céramique), un insert (en poly éthylène ou en céramique) et une cupule métallique. Si l'insert n'est pas fixé dans la cupule (en cas uniquement des inserts en poly éthylène), cela permet donc l'existence d'une double articulation: d'une part entre la tête fémorale (de faible diamètre) et l'insert (en polyéthylène) et d'autre part entre cet insert (dont la partie périphérique est de grand diamètre) et la cupule métallique fixée au cotyle osseux.
La présence un polyéthylène rétentif sur la tête fémorale et libre entre les deux parties métalliques permet de réduire considérablement le risque de luxation (déboitement) de la prothèse puisque la distance à parcourir par la tête (en polyéthylène) pour se « luxer » étant directement liée au rayon de celle-ci. L'ancrage des implants métalliques dans le fémur et dans le bassin se fait le plus souvent sans l'aide de ciment. L'ancrage initial est dit en "press fit" (à force), pour obtenir une stabilité immédiate complète. Ces implants sont en plus recouverts d'une substance: l'Hydroxyapatite de calcium (HAC).) qui permet à l'os de repousser dans de micro structures et donc d'obtenir, au bout de 6 mois environ, un ancrage biologique pérenne.
Le Cotyle GYROS (Figure 2) est une amélioration de ce principe de Double Mobilité, mis au point par un groupe d'orthopédiste de la région niçoise, le GOS à la fin des années 90. Ces améliorations portent essentiellement sur la forme de la cupule fixée dans le bassin et des moyens d'ancrage de celle-ci dans l'os. Le cotyle GYROS possède ou non des pattes à sa périphérie pour mettre éventuellement des vis améliorant l'ancrage primaire.
La tige fémorale (Figure 3) est indépendante de la Double Mobilité.
Les indications du cotyle GYROS sont nombreuses puisqu'il peut se mettre sans crainte dans toutes les indications habituelles de prothèse totale de hanche (Figure 4), quelque soit la qualité de l'os (notamment dans les ostéoporose majeures). Mais également du fait de sa stabilité accrue par les pattes et le crochet inférieur, il représente une excellente indication dans les reprises de prothèse, à condition qu'il existe une possibilité d'appui périphérique au moins partielle.
Le cotyle Gyros présente une solution à l'instabilité des prothèses de hanche, quelle que soit la voie d'abord utilisée, et surtout une réponse à l'usure du polyéthylène, qui en échappant aux contraintes de frottement conserve ses qualités d'amortissement. Il protège ainsi l'os du stress en rendant une élasticité à l'articulation prothétique, et permet d'espérer une pérennisation à long terme de l'ancrage osseux
Complications
L'infection ou l'intolérance au matériel est exceptionnelles.
La Luxation (déboitement) inexistante avec les prothèses à double mobilité.
Le descellement des implants: nécessite une surveillance régulière et constante car de traitement infiniment plus facile à son début qu'une fois les dégâts osseux constitués.
Evolution
Très régulièrement favorable, les douleurs sont minimes et moins importantes qu'avant l'intervention. La rééducation, nécessaire pendant 3 à 6 semaines, consiste à réapprendre la marche et l'équilibre, avec deux cannes puis une puis plus du tout.
Elles sont utiles entre 3 et 6 semaines en moyenne. Généralement on peut monter les escaliers au 12èj, reconduire sa voiture au 15è j.
La surveillance radio clinique, par le chirurgien, est indispensable au 2è, 6è, 12è mois puis tous les deux à trois ans en sachant que tout apparition d'une symptomatologie nouvelle doit faire consulter un chirurgien orthopédiste.
Il faut dépister précocement les usures ou les descellements qui peuvent être redoutable sur le plan fonctionnel par les dégâts osseux qu'ils engendrent dans cette articulation portante.